L’invention des Journées du Matrimoine par Michel Jeannès en 2003
L’artiste Michel Jeannès développe une pratique du lien à l’articulation de l’art contemporain, du langage et de l’engagement dans le champ social et sociétal.
Il fonde la Mercerie en 2001 avec un groupe d’amis intéressés par la médiation culturelle et l’intervention artistique : Georges Chambon, Didier Charles, Frédéric Darricades, † Marie-Aude Michiels, Cécilia de Varine .
Immergé de 1998 à 2012 dans le quartier de la Duchère à Lyon, il inscrit une présence de poète familier dans le tissu social. ll utilise comme vecteur le bouton de mercerie, objet modeste, usuel, dont la fonction est de maintenir fermé les vêtements (et donc de les ouvrir). Le bouton étant connu de tous, l’artiste le consacre Plus petit objet culturel commun (PPOCC). L’artiste interroge, questionne, distribue des boutons, collecte des témoignages écrits ou audio-visuels, sollicite la participation des structures de quartier et des habitant.es pour des événements, des micro-expositions, des lectures publiques/pudiques.
Son travail est pensé comme une Zone d’intention poétique (Z.I.P.), c’est-à-dire un espace potentiel, porté par l’artiste, susceptible de générer des rencontres, des échanges, des actions et un empowerment, réappropriation par l’autre de ses propres ressources, poétiques et humaines.
En 2003, avec les partenaires et des femmes du quartier de la Duchère à Lyon, JM invente les Journées du Matrimoine et les articule – les boutonne – aux Journées Européennes du Patrimoine.