Je croyais ne posséder que trois boîtes à boutons.
Finalement, en allant les chercher dans le meuble de la petite lingerie, je me suis aperçue que j’en détenais quatre. Toutes de métal. Toutes récupérées ou offertes au fil des ans.
La première est une assez grande boîte représentant sur son couvercle une saynète de silhouettes au style « faussement XVIIIe s. ». C’est Alexandre Nicolas Vorobieff qui me l’a offerte suite au décès de sa grand mère. A l’intérieur sont logés les gros boutons, de nature et de couleurs différentes. Beaucoup d’entre eux proviennent du trottoir de la rue Saint-Denis, lorsqu’étudiante à Paris, je ramassais les débarras des ateliers clandestins du Sentier. J’aime beaucoup celui qui ressemble à un véritable bijou mais suis certaine que je ne le porterai jamais. Cela n’a aucune importance. Il est bien, là, dans sa boîte surannée.
La seconde boîte renferme les boutons de natures différentes et plus petits, les fleurs et étoiles de nacre, les boutons marins en métal signés au dos « * PARIS * R-L & FRE », les boutons de manchettes, en noix de coco. J’y ai gardé un tout petit bouton…. et non, deux tout petits boutons, recouverts de soie, deux échappés de la robe que j’avais confectionnée pour le mariage de ma sœur. Un tronçon de fil à plomb pour lester les rideaux s’y trouve. Je vais le jeter ou le ranger dans une des boîtes à chapeaux dans lesquelles je range ce genre d’article. Sa place n’est pas ici.
Je ne me souviens plus de la provenance de ma troisième boîte mais je sais qu’elle m’était nécessaire pour ranger tous les boutons blancs. Sur son couvercle, une illustration représentant une jeune femme au jardin, des années 1830/1840. Désormais, je sais où retrouver les boutons blancs. Son diamètre, parfait, est très légèrement inférieur à celui de la deuxième boîte.
Enfin, la quatrième boîte m’a été offerte lorsque ma nouvelle voisine s’est installée à nos côtés. Il s’agit d’une boîte de friandises, « Spécialités de la Maison de la Prasline Mazet de Montargis ». C’est sans nul doute la boîte la plus kitsch de la série mais qu’importe, j’y loge entre autre les petits boutons de verre. Par série emballées dans des petits sachets individuels, j’y ai classé également des « fins de série » ainsi que des boutons « collector » aux reflets très profonds.
Les quatre boîtes s’empilent telle une pièce montée dont je n’aperçois que les tranches colorées. Beaucoup de souvenirs en effet, en si peu de place. Bravo Monsieur BOUTON !
Nathalie Lecroc
La Grenotière, le 26 avril 2022
Journées du Matrimoine – Les boîtes à boutons de Nathalie Lecroc